Au cours de la rencontre hier le Président Yayi Boni a promis aux vendeurs de Kpayo cinquante milliards pour mettre fin à ce trafic dans l’Ouémé et dans le Plateau. D'abord je me demande si le Kpayo se limite à ces deux départements. Ensuite je voudrais savoir sur quelle base le montant de cinquante milliards a été fixé par le Chef de l’État ? Enfin, il serait plus sérieux si le Président pouvait nous dire selon quelle plan et stratégie de lutte contre ce phénomène, les cinquante milliards seront dépensés ? S'agit-il de rependre la même démarche improvisée et hasardeuse des micros crédits aux pauvres qui a donné les résultats que nous constatons tous: échec total en matière de lutte contre la pauvreté ?
je crois personnellement que le problème du Kpayo sur lequel je travaille techniquement et scientifiquement depuis des années par enquêtes sociologiques et analyses conséquentes, est un problème ayant tant d’acuité et embrassant tant de paramètres locaux, nationaux, sous régionaux et régionaux, qu'il ne suffit pas seulement de balancer un chiffre ni de se mettre à dépenser les milliards pour en venir à bout. Si le Président ne sait pas comment faire et que ses collaborateurs sont incapables de lui proposer une approche responsable et une démarche rigoureuse, qu'il convoque à ce propos des compétences avérées qui seront commises pour mettre à l'épreuve leurs expertises et proposer une démarche idoine. Si je suis personnellement invité à être au nombre de ces compétences en qualité d'anthropologue et aussi d'homme politique, je ne verrai aucun inconvénient à y apporter ma petite pierre, même si je reste dans l'opposition; puisqu'il s'agit d'un problème national qui nous concerne tous et de l'intérêt supérieur de notre pays et de son peuple. En tout cas c'est la conception de l'opposant que je suis.